Sainte Savine Basket

NF 1 : Hold-up à Volbart !

Championnat de NF1 – Poule A – 11ème journée – SSB – UBCU ALENCONNAIS : 76 – 75

Ce pourrait être un excellent titre de polar, c’est simplement le résumé lapidaire du dernier match aller disputé face une très belle équipe d’Alençon.

Les saviniennes sont menées de 2 points. Il reste 8 secondes à jouer lorsque Lalya Sidibé, prend le jeu à son compte avec une seule idée en tête, aller chercher la faute et les deux éventuels lancers qui vont avec et qui permettraient d’emmener les alençonnaises en prolongation. Elle remonte le terrain, se joue de trois adversaires, après un écran posé par Fatou Ndiaye et un coup de rein dont elle a le secret, attaque le panier, bénéficie d’un coup de sifflet sanctionnant une faute et termine son action par un tir acrobatique qui termine dans le filet. La sanction tombe immédiatement : panier accordé et un lancer supplémentaire. Volbart explose, Alençon s’écroule. Reste le lancer à convertir. Le temps qui sépare le fait de jeu et le tir est long, chaque fille de l’équipe se regroupant autour de leur capitaine, lui prodiguant les encouragements et autres mots que chacune d’entre elles pensent indispensables à la réussite de l’entreprise. La capitaine ne tremblera pas et convertira le lancer pour offrir une victoire inespérée aux panthères. Les supporters sont en liesse, les joueuses également, mais impossible de ne pas avoir une pensée pour leurs malheureuses adversaires qui ont fait la course en tête et qui méritaient sincèrement de prendre le match.

Les panthères toussent leur basket

Car le scénario a été réduit à une véritable course-poursuite derrière les normandes qui ont pris le score d’entrée de jeu. On craignait, comme évoqué dans notre avant-papier, une sorte de décompression, consciente ou inconsciente, après la formidable performance réalisée à Sceaux la semaine dernière. Nul doute qu’Alexandra Arena s’est employée à mettre ses troupes en garde, mais voilà, gagner de 20 points à Sceaux confère inconsciemment l’octroi d’une certaine marge de manœuvre imaginaire qui se traduit dès l’entame de la rencontre, par des gestes venus d’ailleurs, des passes qui ne trouvent par leurs destinataires, des pertes de balles incroyables, des tirs improbables… Et des panthères qui toussent leur basket. Mais Volbart a confiance, ce n’est pas possible que cela dure toute la rencontre comme ça. Le premier quart-temps coûte très cher en terme de points avec un cinglant 22 – 11 infligé par les visiteuses, au sein desquelles Dimithé et Matanga donnent le ton (16 points à elles deux). Coté savinien, c’est dur, on essaie de compenser ce début raté par des tirs forcés face à une équipe qui verrouille l’intérieur. Et quand l’adresse n’y est pas, on le paie cher. Le second acte verra les panthères recoller au score et on se dit que le plus dur est fait. Même si la défense de zone imposée n’est pas sans poser de problème. A la pause, les filles d’Alexandra Arena ont fait leur retard (39 – 40). Le 3ème quart-temps verra les deux équipes se rendre coup pour coup mais les alençonnaises ne lâchent rien et virent toujours en tête avec notamment une Dimithé dominatrice sous le cercle (30 points au total). Côté savinien, on ne doit notre survie qu’au formidable travail réalisé par les travailleuses de l’ombre, Fatou Ndiaye et Amandine Boisgrollier, auteures d’un très gros match, et Whitney Miguel dont l’impact défensif a été important pour essayer de contenir les joueuses intérieures adverses. Les défenses prenaient le pas sur les attaques avec un troisième quart-temps paritaire (17 – 17 et 56 – 57). Le 4ème acte sera du même tonneau avec une équipe d’Alençon qui parvient cependant à prendre 4 longueurs d’avance. Le temps est alors compté, il reste 14 secondes à jouer lorsqu’Amandine Boigrosllier prend ses responsabilités et dans le corner côté tribune, convertit un tir à 3 points à 0°. Et c’est encore elle qui commet la faute sur Cassandra Vêtu pour stopper l’action des visiteuses et éviter qu’elles ne mangent le chrono. La jeune meneuse alençonnaise ne convertira qu’un seul de ses deux lancers permettant à son équipe d’avoir deux points d’avance au moment où Lalya, la funambule allait faire chavirer Volbart…

Les 2 mains de Sidibé sur le ballon ?

L’analyse du match est différente selon que l’on regarde le verre à moitié vide et celui à moitié plein. Certains diront que les panthères s’en sortent bien en prenant un match qui n’aurait pas dû échapper aux normandes. C’est le sentiment général. Le coach visiteur mettra en exergue une éventuelle reprise de dribble de Lalya Sidibé, non sanctionnée sur son drive menant au tir victorieux. En toute objectivité et après plusieurs visionnages de l’excellent film réalisé par David Mutel de Canal 32, j’ai beaucoup de mal à voir comme lui, et sans chauvinisme aucun, « les deux mains de Sidibé sur le ballon ». Je vous laisse juge de vous prononcer en regardant la vidéo en rubrique sport sur canal32.fr. Mais il est très facile de comprendre la cruelle déception du camp alençonnais qui a pratiquement mené tout le match pour se voir coiffé au poteau et en jouant à 7 de surcroît. C’est on ne peut plus humain et je me garderai bien de sortir les refrains qui consistent à dire qu’un match n’est jamais terminé avant le coup de sifflet final, qu’un match dure 40 minutes… C’est très dur et on le comprend bien.

Côté savinien, deux regards possibles : on se dit qu’on a eu très chaud et que quelque part, même si on est très heureux d’avoir gagné, on ne le méritait pas. Mais de l’autre côté, on peut aussi se dire que les protégées d’Alexandra Arena n’ont jamais lâché même dans les pires moments, ceux où elles balbutiaient leur basket, ceux où les tirs atteignaient rarement leur cible, où les passes finissaient dans les tribunes… Elles ont serré les dents, n’ont jamais abdiqué, ont fait preuve d’une abnégation et d’une solidarité qui les caractérisent… Quand rien ne va, tout peut finir par bien tourner quand même. Mais à quel prix… Il fallait voir nos grandes gaillardes en train de pleurer à la fin, de longues minutes après le dénouement. Des larmes, mais pas des larmes de joie, des larmes nées de la tension et des efforts consentis et de la certitude que c’est leur esprit de corps et la formidable force collective qui les anime, cette faculté de se mettre à plat ventre pour ses partenaires, qui ont fait la différence. Sûrement, car samedi soir, le meilleur de la rencontre n’a pas gagné, le plus fort mentalement sûrement. Cela n’a tenu à rien et ne consolera jamais les alençonnaises qui méritent vraiment un grand coup de chapeau.

Arnaud Monnin

SSB : Majda Ghariani (11), Goundo Diallo (5), Hermine Ngueko (6), Fatou Ndiaye (10), Whitney Miguel (15), Lalya Sidibé (14), Amandine Boisgrollier (13), Ophélie Bonneau (2), Awa Sidibé.

Coach : Alexandra Arena.

8 x 3 points. 10 / 15 aux LF. 21 fautes.

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